FIN A OUAGADOUGOU DU SYMPOSIUM DE LA CEDEAO SUR LE DEVELOPPEMENT

Les lampions se sont éteints le 05 octobre dernier au Palais des Congrès de Ouagadougou sur les travaux du symposium organisé par la CEDEAO sur la recherche de pistes fiables capables de sortir l’Afrique de l’Ouest du spectre du sous-développement.

Environ, 250 chercheurs africains, académiciens, acteurs des organisations de la société civile et du secteur privé, représentants d’Institutions spécialisées régionales et internationales ont pris part aux travaux de ce symposium dont les recommandations seront soumises aux décideurs des Etats membres de la CEDEAO.

Pendant trois jours, les participants ont discuté plusieurs thèmes de développement qui préoccupent le continent noir.  Il s’agit entre autres des leçons du cinquantenaire des Indépendances, les origines des crises de développement en Afrique de l’Ouest, l’impact des crises de développement, l’impact des aides étrangères, le statut de la femme, la culture, les relations Occident/Afrique ; la globalisation, la mondialisation, l’intégration régionale, les NTICs, l’industrialisation, les libertés civiques et politiques, la monnaie unique, les causes de la pauvreté, les formes de lutte contre la pauvreté, le rôle de la société civile, les migrations, les conflits transfrontaliers, l’implication de la diaspora, la communication intravertie, la sécurité alimentaire, le rôle du secteur privé.

A la lumière des discussions parfois nourries entre les chercheurs, il est apparu que le statut de la femme mérite d’être révisé dans l’espace CEDEAO afin qu’elle participe pleinement au développement.

S’agissant des aspects culturels, la préférence des intellectuels est allé vers un encrage dans notre culture tout en restant ouvert aux autres et en puisant dans les valeurs universelles qui permettent de survivre dans un environnement globalisé.

Pour ce qui est de la monnaie unique dont l’impérieuse nécessité s’est avérée, les intellectuels ont discutés des étapes préalables et graduelles à franchir, la simultanéité de l’UEMOA et d’autres projets propres à la CEDEAO.

Par ailleurs, le thème sur la pauvreté a été longuement discuté au cours de ce symposium.   Les participants ont reconnu que la pauvreté est une réalité tangible dans la région. La nécessité de procéder à une évaluation exacte du niveau de pauvreté de la région ainsi que l’identification des formes et stratégies de lutte à mettre en œuvre ont été discutées. Selon les participants, il y’a un cloisonnement entre les réflexions relatives  à ce sujet.

Le rôle de la société civile et du secteur privé dans le développement, leur force et faiblesse ont été également abordés.

Les causes des conflits transfrontaliers, des conflits internes et des mouvements de migration ainsi que leurs effets sur le développement ont été analysés.

La place de la diaspora dans le développement de l’Afrique, les méfaits des coupures entre ceux qui partent et ceux qui restent en Afrique ont été questionnés.

L’analyse de la situation alimentaire de la région a révélé que la révolution agricole est un préalable à tout développement et que sa réalisation n’a pas de prix. En plus il faut de l’énergie et de l’eau, c’est après qu’il faut passer à l’industrialisation qui permet d’exploiter les matières premières pour accroître la valeur ajoutée non plus dans le sens de la valeur ajoutée domestique, pays par pays, mais dans le sens d’une valeur ajoutée régionale bien ciblée.

Les participants ont aussi été unanimes sur la nécessité d’accroître le flux des échanges et  de mettre l’information à la disposition de tous de manière simple, lisible, et claire.

Une des recommandations fortes de ce symposium de Ouagadougou porte sur la réalisation d’une révolution agricole pour nourrir d’abord les populations, assurer la sécurité alimentaire, réduire la dépendance alimentaire, augmenter la production agricole et répondre aux besoins alimentaires des citoyens.

Une autre recommandation  a été de trouver pour l’Afrique, un nouveau système de financement du développement qui affranchirait la région de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.

Le symposium de Ouagadougou a demandé de soutenir fermement le secteur privé afin de lui permettre d’exploiter toutes les opportunités d’investissement de la région.

Il a été demandé d’établir des passerelles entre l’industrie, la recherche et les finances afin de permettre au secteur privé de saisir toutes les opportunités d’investissement.

Le symposium a recommandé la mise en place d’une politique technologique cohérente en vue de l’épanouissement  économique de la région.

Une autre recommandation du symposium a été d’amener les chercheurs à proposer un plan de développement industriel à travers une planification technologique.

Il a aussi été demandé de mettre en place dans la région une vraie stratégie de développement des biotechnologies en encourageant les entreprises qui supportent l’innovation.

Une autre résolution est relative à la mise en place d’une politique de sécurité juridique pour tous dans la région et d’inciter à revenir aux formes de civisme à travers le respect de l’autre et le respect de soi même. Il a aussi été question de promouvoir le patriotisme de tous les acteurs du développement dans la région.

Le symposium a aussi recommandé de demander aux Etats membres de la CEDEAO, d’arrêter un échéancier définitif quant à la création de la monnaie unique.

Il s’agit également de mettre en place une vraie politique de la communication au plan régional et de créer une cellule de veille pour anticiper sur les crises dans la région.

Les participants ont demandé aux autorités de favoriser le retour des diasporas africaines en créant de meilleures conditions d’insertion et d’intégration.

Le symposium a demandé de mettre en place une culture de la statistique propre à la région

Le symposium a demandé la mise en place d’une stratégie de développement  culturel et de développement communautaire.

Un autre point retenu par le symposium a été l’amélioration de la gouvernance politique et la gestion des deniers publics.

Il s’est aussi agit de donner corps au concept de pays frontière et son opérationnalisation à travers  le démantèlement  des barrières à l’intérieur de la région.

Il s’est également agit d’orienter le prélèvement communautaire vers des pistes telles que  le financement des infrastructures, le financement de la recherche, la mise en place des dispositifs adéquates pour le financement de la recherche.

Le symposium a demandé la mise en place d’institutions de formations communautaires en vue d’approfondir la CEDEAO des Peuples.

Le symposium a proposé de mettre en place des cellules nationales CEDEAO, des centres d’information et de documentation sur les activités de la CEDEAO.

Il a été  recommandé d’assoir une plate-forme régionale pluridisciplinaire de la société civile avec l’appui de la Commission de la CEDEAO, en vue d’accompagner les programmes d’intégration.

En outre, le symposium a demandé de renforcer les relations Sud-Sud en créant des projets transversaux pour intensifier les échanges et favoriser le transfert de technologie dans la région.

Enfin les participants ont demandé de valider le symposium auprès des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO et de mettre en place une cellule de veille sur la mise en œuvre des recommandations du Symposium de Ouagadougou.

Ce symposium qui a éveillé l’esprit et le sens communautaire de plus d’un participant a pris fin par le discours de clôture du Vice-président de la Commission de la CEDEAO qui dira que cette rencontre aura permis de réaffirmer le consensus qui se dégage depuis des décennies autour du retard de la région et des difficultés qu’elle a pour amorcer le progrès. En poursuivant, le Vice-président affirmera que les échanges ont montré qu’il n y a pas de solutions toutes faites en matière de mise en matière de mise en œuvre opérationnelle  des modèles de développement surtout dans les pays de la CEDEAO où l’efficacité des modèles d’inspiration occidentale n’est pas toujours établie.

En terminant le Vice-président a exprimé la volonté de la CEDEAO de renforcer la collaboration entre la CEDEAO et le monde académique.