Le Nigeria qui fait face à d’importants défis sécuritaires a intégré le Projet CEDEAO-UE sur les armes légères comprenant six autres pays, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, le Mali et le Niger.
La cérémonie officielle de lancement de la composante nigériane de ce projet d’un montant de près de 2,2 millions d’euros (soit N638 millions de naira) financé par l’Union européenne s’est déroulée le 9 février 2017 à Abuja, au siège de la Commission de la CEDEAO.
L’objectif visé par ce projet est d’harmoniser les approches de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre dans la région. Initié par la CEDEAO, financé par l’UE et exécuté par le PNUD, ce projet ambitionne de sensibiliser les citoyens dans les zones frontalières sur les dangers du trafic illicite d’armes, de renforcer les capacités des forces de sécurité par le biais de formations et enfin, de promouvoir les moyens de subsistance alternatifs au sein des communautés ciblées.
Dans une allocution prononcée a l’ouverture de la cérémonie de lancement, Mme Hadja Khadija Abba Bukar Ibrahim, Ministre d’Etat chargée des Affaires étrangères du Nigeria a salué ce projet qui s’inscrit en droite ligne dans la vision du gouvernement et qui met en synergie les actions de la CEDEAO, de l’Union européenne, du Programme des Nations-Unies pour le Développement et le Comité présidentiel sur les armes légères et de petit calibre.
« La prolifération des armes illicites joue un rôle négatif, intensifie les problèmes d’insécurité, entrave la paix, la sécurité et le développement de la région» a précisé la Ministre nigériane des Affaires étrangères avant de saluer la CEDEAO pour les efforts déployés dans la mise en place d’une Convention régionale sur les armes légères et de petit calibre actuellement étudiée par d’autres régions.
Prenant la parole à son tour, le Vice-président de la Commission, M. Edward SINGHATEY a précisé que « les défis sécuritaires auxquels le Nigeria est confronté nécessitent un soutien important de nos partenaires afin d’accompagner le gouvernement fédéral». Il est donc impératif, a-t-il ajouté, « que nous appuyons tous le Nigéria dans la lourde tâche de relever ces défis en matière de sécurité ». À cet égard, le Vice-président de la CEDEAO a lancé un vibrant appel aux partenaires au développement pour qu’ils continuent de « soutenir le Nigeria en ce moment difficile ».
S’adressant à l’assistance, Mme Halima Ahmed, Commissaire de la CEDEAO en charge des Affaires Politiques, de Paix et Sécurité a affirmé pour sa part, que « certains pays de la région ont connu des conflits armés avec de graves conséquences sur le développement et la vie socio - économique des populations du fait de l'accès facile et la disponibilité des armes légères et de petit calibre dans nos communautés ».
Mme Halima Ahmed a profité de cette tribune pour lancer un appel pour une action urgente afin d’accompagner nos États membres à relever les défis sécuritaires. L'engagement de la Commission de la CEDEAO dans ce projet est total et il est en harmonie avec l'objectif global de la vision 2020 de la CEDEAO, a-t-elle indiqué.
Plusieurs autres personnalités ont pris part à la cérémonie de lancement de la composante nigériane du Projet CEDEAO-UE sur les armes légères au nombre desquels, le représentant du Président du Sénat, les représentants de l’UE et du PNUD, les gouverneurs exécutifs des Etats Nigerians de Kebi, Zanfara, Ikwa Ibon, Kaduna, Katsina et Sokoto, les Ambassadeurs de la CEDEAO, le Conseiller du Président de la République sur le Delta du Niger, les chefs des forces armées, de la sécurité et des services de police, les représentants des départements ministériels et enfin, les membres des organisations de la société civile.
Notons enfin, qu’approximativement, huit millions d’armes sont manufacturées chaque année à travers le monde et plus d’un million de personnes sont tuées chaque année par les armes légères et de petit calibre.