L’UE ACCORDE PLUSIEURS MILLIONS D’EUROS A LA CEDEAO POUR FINANCER LA FORCE ECOMIG EN GAMBIE.

Le Comité d’Orientation Stratégique (COS) du Fonds Européen de Développement (FED) pour la région Afrique de l’Ouest, regroupant l’Union européenne (UE), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a tenu du 14 au 15 juin 2017 à Bruxelles, sa quatrième session annuelle pour faire le point sur les avancées et prendre des décisions appropriées dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Indicatif Régional (PIR) 10ème et 11ème FED.

 Au cours de cette importante réunion qui a enregistré la participation effective des Chefs d’Institutions de la CEDEAO et de l’UEMOA, M. Marcel A. de SOUZA et M. Abdallah BOUREIMA, la situation des projets inscrits dans le pipe-line des différents Programmes indicatifs régionaux (PIR) 10ème et 11ème FED ont été largement passés en revue.

 Au terme de leurs échanges, les représentants de la région Afrique de l’Ouest et ceux de l’Union européenne ont pris d’importantes décisions et formulé de pertinentes recommandations en vue d’une mise en œuvre encore plus efficiente du PIR 10ème FED qui a d’ores et déjà enregistré un niveau de contractualisation de 88% pour les 22 projets retenus et un taux de décaissements de 54% du budget global final estimé à 595 millions d’euros.

 Dans cette veine, le COS a demandé d’accélérer la mise en œuvre du programme de facilitation des transports qui demeure une priorité pour la région. Il a également été demande d’améliorer la compétitivité et la facilitation des échanges en Afrique de l’Ouest.

 Par ailleurs, le COS a souligné la nécessité d’améliorer le partage d’information et le reporting des résultats entre les Ordonnateurs nationaux du PIR et les Ordonnateurs régionaux, d’une part et entre les Agences d’exécution des projets du PIR et les Organisations régionales bénéficiaires d’autre part. Pour ce faire, il a été demandé aux Organisations régionales de diligenter la mise en place d’une plateforme de suivi de la mise en œuvre des programmes et projets du PIR afin de mettre au même niveau d’information, les Agences d’exécution et les Organisations régionales bénéficiaires.

 S’agissant du renforcement des capacités institutionnelles des Organisations régionales, il a été recommandé de réallouer le reliquat du fonds attribué au Programme d’appui au renforcement des capacités institutionnelles (PARCI) de l’UEMOA afin de renforcer les capacités des Banques régionales de développement que sont la Banque Internationale pour le Développement Communautaire (BIDC) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). Le but étant de permettre aux Établissements bancaires ci-dessus évoqués de participer efficacement aux mécanismes de mixage des prêts et des dons (blending) dans le cadre de la Facilité d’Investissement pour l’Afrique (AFIF) ainsi que dans le futur Plan européen d’Investissement Externe (EIP). En outre, une autre tranche du reliquat du fonds alloué au Programme d’appui au renforcement des capacités institutionnelles (PARCI) de l’UEMOA sera réaffectée à l’opérationnalisation de la Cellule régionale FED de la Commission de la CEDEAO, celle de l’UEMOA étant déjà mise en place.

Pour ce qui concerne le PIR 11ème FED, le COS a noté les avancées dans le processus de préparation des projets. Sur une allocation de 1 milliard 150 millions d’euros pour le financement de 24 projets régionaux, 656,3 millions d’euros, soit 57% ont été engagés à ce jour, notamment dans les domaines de l’AFIF pour 330 millions d’euros et le fonds fiduciaire de l’UE pour 200 millions d’euros. En plus, les programmes régionaux pour l’énergie, le transport, la sécurité régionale(WAPIS), AFRITAC Ouest I et la lutte contre la pêche illicite non autorisée et non règlementée (PESCAO) ont eux aussi enregistrés des engagements notables.

 Le COS a noté les progrès réalisés dans la préparation des programmes prévus, matérialisés notamment par la signature des conventions relatives aux projets tels que « Système d’informations policières de l’Afrique de l’Ouest (SIPAO/WAPIS) », « Appui à la stratégie maritime de la CEDEAO », « Soutien à la pêche, à sa surveillance et à son contrôle en Afrique de l’Ouest ».

 Dans le domaine de la paix et de la sécurité dans la région, le COS a évoqué l’utilité d’une coordination des différentes initiatives sous le leadership des Organisations régionales, afin d’optimiser les ressources pour une lutte efficace contre le terrorisme.

 Considérant les défis sécuritaires dans la région, le Comité a souhaité la mise en œuvre rapide de la composante biométrique (empreintes digitales) du Programme WAPIS (-Automated Fingerprint Information System/AFIS)). Pour ce faire, le COS a demandé que les services compétents des deux parties, en collaboration avec Interpol, procèdent à l’étude de faisabilité et ensuite à la formulation du Projet AFIS en vue de son financement.

 Pour contribuer au financement des besoins urgents émergeant dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région, le COS a décidé de réaffecter 5 millions d’euros au financement des surcouts de l’extension, pour une année supplémentaire de la Mission de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG).

 Concernant le secteur de l’intégration économique régionale et l’appui au commerce, le COS a convenu d’une approche globale et intégrée pour soutenir les investissements dans les infrastructures, pour renforcer la compétitivité et stimuler les flux intracommunautaires.

 Après avoir noté une faible implication des Organisations régionales dans la formulation des projets présentés par les Institutions financières telles que le FMI, le COS a recommandé une consultation régulière et soutenue des Organisations régionales sur ces projets.

 L’Union européenne et la région Afrique de l’Ouest ont réaffirmé leur engagement en faveur de l’APE régional et ont souligné la nécessité d’accélérer le processus de signature de cet Accord par toutes les parties et sa mise en œuvre, afin d’établir un régime de commerce unique et mutuellement bénéfique. La CEDEAO s’est engagée à plaider et communiquer davantage en ce sens auprès du Nigeria et de la Gambie.

 Outre les Chefs d’institutions de l’Afrique de l’Ouest, plusieurs autres personnalités ont pris part à cette quatrième session du COS. Il s’agit entre autres, de Mme Carla Montessi, Directrice pour l’Afrique Occidentale et Centrale de la Commission européenne, M. Koen Vervaeke, Directeur exécutif Afrique au Service européen pour l’action extérieure, Mme Birgitte Markussen, Directrice exécutive adjointe Afrique, Service européen pour l’action extérieure et plusieurs Directeurs techniques et Experts des Commissions de la CEDEAO et de l’UEMOA.