CHRISTIAN BREDA, CHEF DE LA MISSION D’OBSERVATION ELECTORALE DE L’UNION EUROPEENNE EN COTE D’IVOIRE A PRESENTE SON RAPPORT A LA COMMISSION DE LA CEDEAO A ABUJA

A l’invitation du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et de la Commission Electorale Indépendante (CEI) l’Union européenne a déployé une Mission d’observation électorale de 120 personnalités pour suivre l’élection présidentielle des 31 octobre et 28 novembre. Le mandat de la Mission était d’observer l’ensemble du processus électoral afin de fournir une évaluation impartiale, indépendante et neutre statuant sur la conformité du processus avec les normes et engagements nationaux et internationaux en matière d’élections démocratiques. Au terme de leurs travaux, le Chef de Mission, M. Christian Breda a présenté à la Commission de la CEDEAO, le 8 février dernier, les conclusions de son Rapport final. C’était en présence, du Président de la Commission de la CEDEAO, des Commissaires, des Diplomates accrédités au Nigeria et d’un parterre de journalistes de la presse locale et internationale.

Mobilisation très forte des Ivoiriens au 1er tour, constat d’irrégularités n’ayant pas de conséquences sur le résultat des élections et victoire claire et nette d’Allassane Ouattara au 2ème tour des élections présidentielles, tels sont les points saillants du Rapport final de la Mission d’Observation Electorale de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire.

Ce Rapport qui n’a pu être présenté en Côte d’Ivoire l’a été à Bruxelles et à Abuja au siège des Commissions de l’Union Européenne et de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Il en ressort qu’il y a eu une grande différence entre le 1er et le 2ème tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire. Le 1er tour a été calme et apaisé. La campagne du second tour a été marquée par de vives tensions et des cas de violences provenant du camp présidentiel.

Pour le Chef de la mission d’observation de l’UE, les résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et certifiés par les Nations Unies sont celles reconnues par la communauté internationale.

La décision de la Cour Constitutionnelle a été une violation de la législation Ivoirienne dans la mesure où la loi ivoirienne n’autorise pas l’annulation partielle des élections et la modification du résultat final. Selon la loi, a-t-il précisé, la Cour Constitutionnelle peut annuler l’élection générale et ordonner sa reprise totale. Elle ne peut pas modifier le résultat final.

Par ailleurs, la Mission d’observation de l’UE a constaté des irrégularités dans la conduite des élections. Ces irrégularités n’ont pas affecté le résultat des élections. Selon le Chef de la Mission, la victoire d’Allassane Ouattara au 2ème tour ne souffre d’aucun doute et le respect de la volonté du Peuple Ivoirien qui a élu Ouattara avec une différence de 400.000 voix sur son rival Laurent Gbagbo doit être respectée.

En terminant, M. Breda a indiqué que « le fait que M. Gbagbo n’a pas accepté les résultats a ajouté une dimension supplémentaire à la crise politique en Côte d’Ivoire ».

Après plus d’une heure d’échanges nourris  avec les journalistes, le Président de la Commission de la CEDEAO, président de séance, révélé que la situation en Côte d’Ivoire est entrain de mettre à rude épreuve le principe de solidarité jusque là en vigueur dans notre région. Il a toutefois levé la séance sur une note d’espérance «en matière de relations internationales, il faut parfois de la patience pour avoir des bons résultats».